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À Montmartre, une maison secrète abrite l’œuvre de Jane Puylagarde : Ad Infinitum
Avril 2022 | AD MAGAZINE - Athéna Rivas
Nichée au fond de l’impasse Marie-Blanche, dans le quartier de Montmartre à Paris, la Maison Eymonaud expose discrètement la nouvelle création de l’artiste Jane Puylagarde : « Ad Infinitum ». Un tableau tout en point blanc, qui contraste avec l’ancien de son écrin.
Lire l'article originalGigantesque et apaisant. C’est ainsi que l’on pourrait décrire l’œuvre de Jane Puylagarde, Ad Infinitum, exposée dans un lieu jamais ouvert au public : la Maison Eymonaud. Demeure néo-gothique de Montmartre, et classée monument historique en 1995, elle cache dans une des salles au plafond de verre, la magistrale pièce de Jane Puylagarde, visible jusqu’au lundi 25 avril, sur rendez-vous.
Le propriétaire de la Maison Eymonaud, construite au XIXe siècle, est un proche de Jane Puylagarde. C’est lui qui a proposé à l’artiste de créer une œuvre et de la présenter dans sa salle à manger, devenue pour l’occasion une salle d’exposition. Les murs et la verrière de cet ancien atelier d’artiste, à l’impressionnante hauteur sous plafond, ont été recouverts de panneaux blancs pour offrir à l’œuvre de Jane Puylagarde un écrin parfait. L’installation fait face à un vestibule en bois sombre et d’époque, qui contraste avec le blanc franc de l’œuvre.
Avec ses cinq mètres de haut, presque quatre de large, et ses neuf châssis, tous de taille et de forme différente, Ad infinitum est une œuvre magistrale. On est frappé par sa hauteur alors même qu’elle est installée dans une salle qui rendrait n’importe quel tableau minuscule.
Dans ces lignes certains voit des rizières ou les affluents d’un fleuve, d’autres les connexions d’un cerveau, pourtant Jane Puylagarde l’a pensé comme un « arbre de vie », avec ses racines.
Ad Infinitum est le dernier-né de la série Croissances de Jane Puylagarde, qui s’inspire de la nature et notamment d’un voyage effectué au Japon en 2018. Tout en pointillés – signature artistique de Jane Puylagarde – et en monochrome blanc, cet ensemble de tableaux est exclusivement réalisé en acrylique. Grâce à la lumière projetée au dessus de l’œuvre, le relief des points forme des ombres et rendent la fresque presque vivante.
Chaque point de ces neuf tableaux est une goutte de peinture, plus ou moins haute, et plus ou moins large. Les plus fines montent haut, les plus épaisses restent basses, et chacune laissent une ombre différente sur le vide laissée volontairement par Jane Puylagarde sur ses toiles. Cette technique de peinture a été travaillée et étudiée par l’artiste pendant plusieurs années, afin d’obtenir ce résultat tout en légèreté pourtant solide. Couche après couche, Jane Puylagarde a construit cette fresque en six mois.